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samedi 22 octobre 2016

Les juifs d'Oran décrits par l'abbé Bargès (1830)

« (…) Mes observations eurent pour objet principal les juifs qui forment le tiers environ de la population d’Oran. Ils descendent pour la plupart de ceux qui furent expulsés autrefois du royaume d’Espagne ; ils conservent, en effet, quelques traditions de cette contrée relatives à la pratique des arts et des métiers, pour lesquels ils ont, en général, plus de goût et d’aptitude que les musulmans. Ils sont ingénieux, prévoyants, actifs, pleins de ressources et d’industrie ; j’ajouterai que, à l’instar des autres peuples dont la principale occupation est le commerce, ils sont habiles à tromper, et qu’ayant vécu jusqu’à la conquête française, sous le régime de la crainte, du caprice et de l’arbitraire, ils sont rampants, souples, dissimulés et adulateurs, défaut qu’on leur reproche également en France et dans les autres Etats de l’Europe. »
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Abbé Jean-Joseph-Léandre Bargès, « Tlemcen, ancienne capitale du royaume de ce nom », éd. Al-qafila, 2011


 

mercredi 23 avril 2008

Destination Lefkès


Le port s’était vidé sans que nous ne nous en soyons rendu compte. Les touristes de l’énorme paquebot visitaient le monastère et les petits caïques avaient déposé sur les plages de l’île ceux qui passaient là leurs vacances. Nous nous éloignâmes des quais, longeâmes un champ d’herbes sèches dans lequel une dizaine de chèvres aux pattes entravées s’étaient regroupées à l’ombre d’un figuier. La route montait ensuite jusqu’au sommet d’une colline qui dominait le port puis après un large virage redescendait sur l’autre versant. A peine eûmes-nous passé une haie de pins couchés par le vent et fait quelques pas que le paysage changea. Les trois quarts de la baie de Meloï étaient une plage de gravillons plantée de tamaris aux troncs peints en blanc ; à quelques mètres derrière eux, sur un énorme rocher, une petite chapelle dominait la mer. Sur la droite, entre des branches de pin parasols, se devinaient les terrasses de deux maisons basses. L’homme qui sortit de l’ombre de l’une d’elles était un nain. Il s’adressa à nous en grec, en espagnol puis en français :

— Je cuisine !

S’il connaissait Lefkès ? il éclata de rire.

— Je suis né à Lefkès !

... Andréa nous raccompagna jusqu’à notre chambre.

—Vous n’allez pas rester là ! En Grèce, il faut voir la mer de plus près ! Il fait toucher la mer, être réveillé par la mer et endormi par le murmure de ses vagues !...

Demain, je vous conduirai !

Le lendemain matin, nous le trouvâmes devant notre porte ; il souriait déjà.

Fabrice HEYRIES – l’eau des glaïeuls – éd. Ramsay 1990.






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