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samedi 22 octobre 2016

Les juifs d'Oran décrits par l'abbé Bargès (1830)

« (…) Mes observations eurent pour objet principal les juifs qui forment le tiers environ de la population d’Oran. Ils descendent pour la plupart de ceux qui furent expulsés autrefois du royaume d’Espagne ; ils conservent, en effet, quelques traditions de cette contrée relatives à la pratique des arts et des métiers, pour lesquels ils ont, en général, plus de goût et d’aptitude que les musulmans. Ils sont ingénieux, prévoyants, actifs, pleins de ressources et d’industrie ; j’ajouterai que, à l’instar des autres peuples dont la principale occupation est le commerce, ils sont habiles à tromper, et qu’ayant vécu jusqu’à la conquête française, sous le régime de la crainte, du caprice et de l’arbitraire, ils sont rampants, souples, dissimulés et adulateurs, défaut qu’on leur reproche également en France et dans les autres Etats de l’Europe. »
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Abbé Jean-Joseph-Léandre Bargès, « Tlemcen, ancienne capitale du royaume de ce nom », éd. Al-qafila, 2011


 

vendredi 30 mai 2008

Une mort.

Une mort

C’était une route ordinaire, sous un ciel ordinaire. C’était une route sans odeur particulière au macadam usé, tracée entre des champs plats. Je n’attendais rien, aucun regard, aucune surprise, je roulais lentement.

Je ne compris rien à la forme posée sur la route. Comme un énorme galet sombre et rond. Je m’arrêtai à quelques mètres de lui, sortis de ma voiture et m’avançai.

Sa tête reposait sur l’asphalte encore tiède et son seul œil visible fixait le ciel. C’était un cheval qui respirait à peine, ses flancs presque immobiles, son ventre agité de spasmes courts. Je fis le tour de l’animal comme d’une baleine échouée sur le sable. Les champs autour de nous, à l’infini, étaient déserts et la nuit tombait. Je suis resté jusqu’à la fin. De la voiture me parvenaient avec netteté les sons graves de deux violoncelles. Je sus exactement la seconde où le cœur du cheval s’arrêta. Ses deux pattes avant se détendirent lentement et ses lèvres glissèrent sur une rangée de dents serrées. Le cheval souriait. Son image dans mon rétroviseur m’accompagna longtemps puis disparut. Je n’avais pas réalisé qu’il pleuvait ni que la radio diffusait une mélodie répétitive dont je connaissais à présent chaque reprise.

Fabrice HEYRIÈS, L’eau des glaïeuls, édition Ramsay 1990

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